C’était 2024 – les faits économiques et financiers les plus marquants de l’année
2024 a été marquée par des mouvements de marché inattendus et des disparités régionales significatives entre les Etats-Unis, l’Europe et les marchés émergents. Ce récapitulatif vous offre un aperçu des défis liés à la désinflation et aux tensions géopolitiques, mais aussi des performances remarquables des Magnificent 7 et des fluctuations des taux d’intérêt. Comment les marchés obligataires et boursiers ont-ils performé en 2024 ? Et quels thèmes ont influencé les rendements ? Découvrez ci-dessous des informations sur l’année écoulée et l’impact que cela aura en 2025.
L’économie mondiale – Un puzzle régional complexe
Un regard rétrospectif nous montre que 2022 a été une année charnière à bien des égards. L’économie mondiale s’est rouverte après la période COVID, entraînant des impacts variés, dont certains effets se sont avérés structurels. Le processus de désinflation, c’est-à-dire le retour à des niveaux de prix acceptables sur une base annuelle, reste, par exemple, un exercice difficile, surtout en Europe.
Dynamique régionale :
- L’Amérique maintient son avance tandis que l’Europe peine à suivre.
- L’Europe affiche une croissance économique minimale.
- Sur les marchés émergents, l’Inde prend le relais de la Chine, qui est confrontée à des problèmes structurels résultant de la crise immobilière, bancaire et de la dette du pays, ainsi que d’une évolution démographique défavorable.
Perspectives pour 2025
- Malgré des prévisions moins favorables, l’économie américaine continuera de dominer en Occident, stimulée par une nouvelle administration. Celle-ci injectera le carburant nécessaire via des incitations fiscales, rendant improbable un « atterrissage en douceur ».
- L’Europe continuera de faire face aux mêmes défis : l’approvisionnement énergétique et la fragmentation politique. Les partis politiques extrêmes continuent de gagner en importance, érodant le centre traditionnel. Cela complique la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires.
- En Chine, on espère également des stimuli budgétaires, mais deux problèmes se posent : la marge de manœuvre fiscale (comme en Europe) et le facteur d’incertitude nommé Donald Trump, qui pourrait bien raviver les tensions commerciales mondiales.
L’évolution des taux d’intérêt en 2024 – Un tour de montagnes russes
Début 2024, les attentes étaient élevées quant à une baisse des taux d’intérêt au cours de l’année. Les banques centrales étaient censées utiliser activement l’arme des taux. Cependant, le monde a été déçu, du moins au premier semestre. Le spectre de l’inflation a persisté, conduisant les banques centrales à reporter certaines baisses de taux. En conséquence, il y a eu de fortes corrections à la hausse des taux, impactant négativement les rendements obligataires au cours des premiers mois de l’année. Au troisième trimestre, l’optimisme concernant les taux est revenu et les banques centrales occidentales ont commencé à agir prudemment.
Il est fort probable que l’Europe procède à de nouvelles baisses de taux d’intérêt en 2025. Aux Etats-Unis, la FED adopte une attitude plus prudente, attendant de voir l’ampleur des stimuli fiscaux de la nouvelle administration.
L’évolution imprévisible des taux d’intérêt en 2024 :
1/1/2024 | Point le plus bas | Point culminant | 27/12/2024 | |
10 ans USA | 3,89% | 3,62% | 4,70% | 4,65% |
10 ans Allemagne | 2,01% | 2,01% | 2,69% | 2,39% |
L’évolution des rendements obligataires en 2024 :
Les marchés boursiers en 2024 –Une analogie avec le cyclisme
Les marchés boursiers ont d’abord évolué en peloton à l’échelle mondiale, bien qu’il soit apparu immédiatement que les marchés émergents avaient de nouveau manqué leur départ. L’Europe et les Etats-Unis ont poursuivi sur leur lancée de 2023, mais lors de la première étape importante en juin, la domination des Etats-Unis est devenue évidente. Les Etats-Unis ont accéléré, laissant tous les autres participants derrière. En Europe, les élections européennes décevantes et le fiasco français ont pesé lourdement, tandis que l’Allemagne a également rencontré des problèmes économiques et politiques plus tard dans l’année.
Entre-temps, une chute massive s’est produite au début du mois d’août, avec la Bourse japonaise en tête des responsables. Ce déclin a été provoqué par un cocktail explosif : des chiffres macroéconomiques décevants aux Etats-Unis, une hausse des taux d’intérêt de la banque centrale japonaise le 31 juillet, et un manque typique de liquidités sur le marché pendant la période de vacances. Le Nikkei a chuté de 11% en une seule journée et a continué à plonger, atteignant -14% au cours de la première semaine d’août. La volatilité, mesurée par le VIX, a atteint des sommets inédits depuis septembre/octobre 2008, avec un pic à 65, alors que la norme est 15. Comme par miracle, le peloton s’est ressaisi et s’en est sorti avec quelques égratignures.
Les marchés émergents (Chine) ont tenté de se détacher du peloton à la fin du troisième trimestre, mais ils ont été rattrapés. Au début du quatrième trimestre, il était évident qui allait remporter la « World Stock Tour 2024 » : les Etats-Unis étaient les grands gagnants, grâce à un sprint final après la victoire de Donald Trump en novembre. Le Japon, les marchés émergents et l’Europe ont franchi la ligne d’arrivée à une distance considérable du maillot jaune.
Le graphique ci-dessous sur l’évolution des actions en 2024 l’illustre clairement.
Thèmes importants qui ont influencé le rendement en 2024
Géopolitique
Les évolutions politiques et géopolitiques n’ont pas été favorables en 2024, principalement en Europe. Le paysage politique fragmenté et le conflit en Ukraine ont constitué encore un frein pour les investisseurs internationaux. Quelques facteurs structurels, tels que les prix de l’énergie et l’évolution des salaires, ont exercé une pression sur les marges bénéficiaires des industries traditionnelles. Tous ces facteurs ont été résumés dans le rapport Draghi de septembre, qui sert véritablement de signal d’alarme pour l’Europe.
Style d’investissement
2024 devait être l’année des « investissements de valeur », mais cela ne s’est réalisé que partiellement. En Europe, il n’y avait pas de différence notable « valeur » et « croissnce/technologie », contrairement aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. La grande disparité entre le Dow Jones (+14%) et le Nasdaq (+31%) était particulièrement frappante. En raison de l’évolution imprévisible des taux d’intérêt, 2024 n’a pas non plus été une année facile pour les petites et moyennes capitalisations boursières à l’échelle mondiale.
Magnificent 7 – Intelligence artificielle
Les anciennes actions « FAANG » ont été remplacées par les « Magnificent 7 », ce qui a eu un impact significatif sur les rendements aux Etats-Unis. En 2024, il y avait également une grande concentration : la capitalisation boursière de ces sept grands acteurs technologiques s’élevait à environ 18 000 milliards USD à la fin de 2024, comparée à 51 000 milliards USD pour l’ensemble du marché américain du S&P500. Sept actions qui représentent donc 35% du marché total (500 actions) et qui sont cruciales pour les bénéfices de ce marché ainsi que pour ses beaux rendements des deux dernières années.
Cette tendance devrait se poursuivre en 2025 et ne se limitera pas aux producteurs de semi-conducteurs comme Nvidia et le rare acteur européen ASML. D’autres maillons de la chaîne de l’IA, tels que la cybersécurité et l’énergie, feront également parler d’eux en 2025.
Marchés émergents
Chaque année, les investisseurs abordent les marchés émergents avec optimisme, mais finissent souvent par être déçus. Cela a également été le cas en 2024, avec des poids lourds comme la Chine et Hong Kong qui ont rencontré de nombreuses difficultés au début, tandis que d’autres pays, comme le Brésil, le Mexique et la Corée du Sud, ont même plongé dans le rouge.
Pour 2025, une certaine prudence reste de mise, notamment en raison des possibles sanctions commerciales américaines contre des pays comme le Mexique et la Chine.
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