Faut-il garder du cash si vous visez la constitution de capital à long terme ?
Un portefeuille d'investissement bien diversifié comprend diverses classes d'actifs comme des actions, des obligations, du cash et de l'immobilier. Généralement, l'immobilier est bien représenté grâce à l'habitation familiale. Les liquidités font aussi partie d'un portefeuille, d’autant que d'autres classes d'actifs sont souvent choisies comme investissement à long terme. Cet argent sert alors à financer les dépenses imprévues à court terme. Cependant, de nombreux ménages conservent une grande partie de leur patrimoine sous forme de liquidités. Mais est-ce bien optimal du point de vue de l'investisseur à long terme ?
Cela fait des années que le cash rapporte peu. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, à la suite de la crise de 2008, de maintenir les taux d'intérêt à un niveau historiquement bas. Le plan de rachat massif des obligations européennes a poussé les taux longs sous zéro dans de nombreux pays européens. Ce qui était bien entendu néfaste pour les investisseurs qui vivaient des intérêts. Les coupons des obligations ont été décimés et les intérêts sur les carnets d'épargne fort appréciés sont proches de 0% depuis des années. Conserver des liquidités rapportait encore il y a quelques années mais aujourd'hui, la situation a complètement changé. Le Belge perd même de l’argent après inflation. Du point de vue de la constitution de capital, conserver du cash est tout simplement un mauvais investissement et les autres formes d'investissement sont de bien meilleures alternatives.
Besoin d’un conseil en investissement ?
Le market timing, une pratique risquée
D'ordinaire, le cash est conservé par les investisseurs qui craignent une correction des actions. Les baisses boursières de 2001, 2002 et 2008 ont provoqué chez beaucoup d'investisseurs une aversion aux actions. La solution serait-elle d'essayer d'augmenter la position cash pendant une baisse boursière et de réinvestir en actions lorsque la Bourse remonte ? Une étude récente de Wim Antoons, en collaboration avec The Brandes Institute, montre les dangers du market timing. Les investisseurs qui vont vendre lorsque la Bourse baisse le font souvent trop tard et reviennent ensuite lorsque la Bourse est déjà sensiblement plus haute. C'est surtout le fait de rater le rebond immédiatement après la baisse de la Bourse qui occasionne un rendement moindre. Par ailleurs, le fait de faire plus de trading implique davantage de frais et de taxes, ce qui fait inévitablement baisser le rendement.
Investir à long terme exige une réflexion à long terme
Investir à long terme exige aussi une réflexion à long terme. Les fluctuations boursières quotidiennes et la baisse du cours des actions sont inhérentes aux investissements. Du 01/01/1961 au 31/12/2016, la Bourse américaine a réalisé un rendement annuel de 9,94% par an (USD). Nous parlons ici de 14 096 journées de cotation. Si l'on retire le rendement des 81 meilleures journées de cotation, il reste un petit rendement annuel de 0,03%. Ce beau rendement de 9,94% a donc été réalisé sur 0,57% de toutes les journées de cotation en Bourse. Cela indique donc que la Bourse fluctue 99,5% du temps et qu'il est important d'être investi lors de ces meilleures journées de cotation.
En raison de son faible rendement, le cash ne constitue donc pas un bon investissement pour les investisseurs qui veulent se constituer un patrimoine. Investir patiemment en actions et obligations est une stratégie bien meilleure. Mais cela nécessite que les investisseurs puissent supporter la volatilité des actions et obligations et n'essaient pas de timer le marché. Bien entendu, il est nécessaire de conserver des liquidités pour faire face aux dépenses imprévues à court terme.
Vous pouvez lire l’intégralité du texte sur www.brandes.com/institute (en anglais).